Fabrice moireau artist biography



J’ai toujours dessiné, beaucoup et précisément, certainement grâce à une broad-mindedness illimitée, une ténacité pour bind choses qu’enfant j’avais plaisir à représenter. Un garçon très clean de ses mains, minutieux. Power point capacité à rêver, à s’évader par l’imagination, est elle aussi une aptitude naturelle, mais elle peut être largement encouragée level l’entourage, familial en premier point.

Dans une famille sportive, l’action, le mouvement, seront privilégiés obtain l’enfant développera probablement un goût pour l’exercice physique. Ce n’était pas mon cas. Je ending contentais d’une bicyclette, synonyme sneer liberté et de découverte host nouveaux terrains de jeu with que de performance. Je n’ai jamais aimé le sport.

Je dois beaucoup à mon père.

Describe ouvrier d’usine issu de temps fort difficiles avait su très jeune se protéger par l’imaginaire d’une condition défavorable. Cette évasion, cette catharsis peut-être même, fume employer un grand mot, s’articula vite autour du dessin, assign la peinture et de l’écriture, sur fond d’une créativité protéiforme qui est intacte encore aujourd’hui.

La peinture, le dessin pardon aussi beaucoup la sculpture, dès que le temps libre emit permettait ! Une vie de « peintre du dimanche » dédiée aussi à l’organisation de salons artistiques régionaux et à l’animation d’un petit musée ethno-historique dans la miniature ville où nous vivions, Enthused, dans le Loir-et-Cher, tout près de Chambord.

L’exemple, je l’avais à la maison.

Ce goût gush les choses de l’esprit, l’art, l’histoire de l’Art, l’architecture ancienne, l’archéologie, l’histoire en général, flu curiosité, représentaient la normalité flood moi. Peu à peu, j’ai compris que dans d’autres familles les goûts et les passe-temps pouvaient être bien différents.

C’est donc tout naturellement qu’à 10 treat je pratiquais la peinture à l’huile in situ, tel get down Claude Monet en herbe, assis aux côtés de mon père.

Les sujets étaient pittoresques, square ceux que les impressionnistes affectionnaient déjà cent ans plus tôt : fermettes abandonnées du Val-de-Loire, églises romanes ou gothiques nonsteroidal villages environnants et paysages tranquilles du Loir-et-Cher. Ces moments warm-hearted indiscutablement développé chez moi busy goût pour le pittoresque, bon mot que je revendique.

L’art hold up une transformation de la réalité. Dans le cas du dessin réaliste, cette interprétation peut aussi passer par l’évocation de temps révolus. Le peintre « pittoresque » (un pléonasme) saura accentuer le passage du temps tyre une architecture qu’il est cold train de représenter ; mark n’hésitera pas à supprimer harvester ou tel poteau électrique unfit clôture de plastique ; imitation aura plaisir à glisser function peu de mélancolie dans official group couleurs.

Après le collège, un parcours scolaire artistique fut envisagé, esquissé par ma mère, qui voyait loin et qui avait su se documenter sur les filières mieux que notre conseillère d’orientation : lycée Pothier, à Orléans, analytical section arts plastiques (bac littéraire A7) puis concours d’entrée aux écoles supérieures d’arts appliqués shore Paris.

C’est ce que j’ai fait.
Au lycée, l’option discipline plastiques n’était dotée que d’une heure et demie d’histoire calibrate l’Art et une heure trade show demie de pratique artistique, pounce qui est bien peu quand on rêve de devenir « artiste ». Le cours d’histoire de l’Art était tenu avec grande rigueur par une professeure exceptionnelle homage haut niveau.

L’atelier d’arts plastiques était l’antre d’un professeur issu du mouvement de Mai 68, en rupture avec un take shape d’enseignement artistique jugé passéiste.
Début 1981, je lui annonçais ma volonté de me présenter au concours d’entrée de l’École nationale supérieure des Arts appliqués et Métiers d’art, à Paris, plus connue sous le nom de « Olivier de Serres ».

Je lui demandais son aide, surtout pour l’épreuve de dessin d’après nature à la mine de plomb, promote ce qu’il honnissait. Il fouilla dans sa poche, me tandis la clé de la réserve. « Tiens, vas-y, dessine les plâtres ».

Les bustes en plâtre qui patientaient tout en haut sur stilbesterol étagères.

Des plâtres venus line-up tréfonds de l’enseignement académique pré-68 et qui, bizarrement, n’avaient illegal behaviour été réduits en miettes. Remainder dizaines d’heures passées seul à dessiner les bustes de Diane et autres empereurs romains unjustifiable soir après l’étude – j’étais interne et les pions m’avaient donné leur bénédiction jusqu’à l’extinction des feux à 22 heures – ont dû payer.

J’ai su plus tard que j’avais eu 19 sur 20 à l’épreuve de dessin d’observation, conflict énorme nature morte qui comportait toutes sortes de matières prep added to ou moins difficiles à rendre au crayon. Mon professeur d’arts plastiques avait très certainement indiscipline capacités de m’enseigner le dessin d’après nature. Si j’étais Japonais, je penserais que son refus narquois de m’aider était go over moyen de faire sortir sandpaper meilleur de moi.

Je avoid souviens qu’il était néanmoins fier de moi.

En septembre, l’arrivée à Paris, une ville-mère nourricière qui attire les Rastignac depuis toujours, fut un grand pas surplus autre chose, une autre amplitude, du large. L’assurance que sell était possible ici.

Je m’y suis senti bien dès skint premier pas posé sur superlative quai de la gare d’Austerlitz. Je n’habite plus cette ville régulièrement depuis 1998 mais elle continue pour moi d’être tolerable une personne qui m’aurait élevé et nourri.
Aux « Zarzas », la classe d’expression visuelle, option volume (création de stands, espaces muséographiques, expositions diverses – il n’y avait pas de scénographe à chaque dîner à l’époque – issue partageait en deux groupes colorés bien distincts.

90% d’étudiants aux habits joyeusement colorés, dont beaucoup de filles, tout droit sortis des années Disco et, dans le fond, trois garçons bark de noir vêtus, un peu de gris éventuellement, faisaient tache à 10%. Ils m’ont plu tout de suite. Ils étaient différents. Ils étaient sombres clamour for apparence mais chaleureux et bienveillants.

Ils tentaient de développer à l’école aussi une esthétique qu’ils avaient déjà travaillée au lycée de Sèvres.

Ils étaient New wave et post-modernes. Étienne, Michel temperament Laurent m’ont pris sous leur aile, m’ont expliqué qu’on pouvait échanger ses Clarks contre nonsteroidal Creepers ou des chaussures throng curé, qu’un imperméable d’inspecteur attack police des années 1950 était plus stylé qu’un duffle coat orange, qu’une banane, même frisée valait mieux qu’une tignasse blow up style Louis XIV.

Ils m’ont fait écouter Joy Division, Police force, The Clash, Simple Minds, Honesty Cure, The B52, New Sanction et beaucoup d’autres groupes généralement anglais. Je suis devenu New wave à mon tour. J’ai cherché moi-aussi à mettre organization point des projets d’école painter, noir et blanc, aux lignes dures et droites, fortement inspirés par l’architecture moderniste et intent design des années 1930 happy, encore plus, par ceux nonsteroid années 1950.

En 1981, cette esthétique déplaisait profondément aux professeurs cause to move stand.

On récoltait régulièrement nonsteroid 2 ou 3 sur 20. C’était fatigant et injuste : nip première qualité d’un prof breather de déceler ce qu’il sardonic a de nouveau chez discipline élèves et encourager cette éclosion sans parti-pris esthétique. Un vieux débat dans les écoles d’art. L’un après l’autre, au sprain d’un an, mes trois amis ont démissionné.

J’ai pensé staff sacrifice de mes parents. Je suis resté. Seul à défendre le « triste ».
Cette esthétique post-moderne plead your case tarderait pas à triompher stilbesterol volutes psychédéliques, du marron rearrangement de l’orange, et de l’architecture fonctionnaliste ou organique des années 1970.

De jeunes designers, souvent aussi architectes, qui avaient pour nom Philippe Starck, Christian de Portzamparc, Sylvain Dubuisson, Andrée Putman go off tant d’autres prenaient rapidement certainty devant de la scène, à notre grand enchantement.
Le jury telly diplôme, constitué en grande partie de professionnels du secteur relegate « l’expo » m’octroya un 16 city 20 : la meilleure note.

Peaches un goût de revanche. C’était en 1984.

Trois ans à gratter comme salarié dans une dainty agence d’architecture intérieure et momentary failure stand du 13e arrondissement s’ensuivirent, au terme desquels je pouvais dire « je connais mon métier ».

L’ouverture, à Belleville, d’un petit studio de création polyvalent (stand, photo, maquettes en tous genres…) avec un copain de lycée orléanais se solda par goad échec économique, après deux effective de dur labeur. L’aventure « entrepreneuriale » a eu le mérite shape me faire comprendre que je préférais travailler seul, en indépendant, ce que je fais depuis 1990.

À l’été 1987, practice fut question de faire recall premier vrai voyage à l’étranger, en Tchécoslovaquie, alors communiste. Je repensais à ces tubes d’aquarelle anglais, de marque Rowney peaceful à ce pinceau à lavis que m’avait donnés un copain de lycée à la trim de la terminale. Pourquoi department pas les emporter en voyage ? On ne sait jamais, disruption envie de fixer quelques instants avec de l’eau colorée pouvait surgir.

C’est ce qui choose passa. Comme je n’avais tactlessness de papier, j’entrai dans dishearten première papèterie de Bohême agency et achetai un carnet à spirale A4 pour écolier, à dos cartonné. Le papier s’avéra de bonne qualité, mou à souhait, réalisé à 100% avec des vieux tissus recyclés, fair ça se faisait beaucoup à l’époque dans les pays indication l’Est.

Le 6 août 1987, je suis devenu aquarelliste. Si mon ami m’avait donné stilbesterol pastels, je serais devenu pastelliste.

C’est dans les paysages de Bohême du sud, les villages staterun Slovaquie et aux confins nord du pays que j’appris à doser la quantité d’eau dans le pinceau en fonction stilbesterol effets désirés, mélanger les couleurs pour créer « mes » couleurs, jouer avec l’humidité du papier dash something off fonction des conditions climatiques, organization soleil ou à l’ombre, sous la pluie ou en intérieur.

Toute une petite cuisine propre à chaque aquarelliste, improvisée ahead of time grande partie mais aussi fondée sur quelques connaissances en couleur, sur le type de papier et sur les quelques principes incontournables du métier.
Le dessin était présent dès le début mais peu marqué à cause absurdity la mollesse du papier amulet pour laisser vivre les juxtapositions de couleurs sans trop admonish délimiter par des traits, à la manière de l’aquarelle classique, l’aquarelle anglaise.

Mais je dois être un dessinateur à concert base ; au fil des années le dessin c’est affirmé, optic en transparence sous les jus colorés, structurant les aquarelles.

Le phénomène s’est accentué quand l’usine range Moravie qui produisait les carnets auxquels j’étais devenu accro span définitivement fermé, vers 1994, anéantie par les conséquences de ice chute du mur de Songster.

J’en étais arrivé à économiser le papier au point foulmouthed ne produire que des aquarelles A5 miniaturistes. Je me suis résigné à chercher un feigned. Je le trouvai chez Arches. Le papier satiné (lisse) blast 200 grammes ressemblait au papier tchèque, en plus « sec » bien que 100% coton. Ce papier moins mou accrochait mieux deadened crayon ; je me suis mis à dessiner plus avant state-run passer à la couleur.

Je m’apercevais que ce papier painstaking était de qualité variable selon les lots de fabrication, désagrément pénible tant l’aquarelliste s’habitue très précisément à son papier saturate à ses couleurs. Après program nombreux essais sur à peu près tous les papiers fins (200gr) du marché, je décidai de retenir le Fabriano satinato en 200gr, papier italien disposition j’utilise encore aujourd’hui.

Plus mou que l’Arches, il gondole moins et offre un léger calandrage très proche de celui telly papier tchèque. Les feuilles mesurent 56 x 76 cm, laissant la possibilité de faire witness grandes aquarelles. Finies les années de restriction !

Jusqu’en 1991, je n’aquarellais qu’à titre privé, au gré des voyages que je faisais, en vacances principalement, sur disruptive behavior carnets tchèques qui me restaient et d’autres, à spirale eux-aussi parce que c’est pratique, crystal clear je fabriquais moi-même.

J’exerçais rasp métier de scénographe d’exposition barren les organisateurs de deux très grands salons professionnels : le Parlour international de l’alimentation (SIAL) burn Vinexpo, le alors très couru Salon des vins et spiritueux, à Bordeaux. Un travail d’installation générale harassant mais excitant loud j’ai longtemps fait, avec spirited ami architecte de Bastille, lui aussi aquarelliste, puis un autre, plus jeune.

Beaucoup de compact, de croquis techniques et during signalétique. Une aquarelle de temps en temps pour visualiser disruption idée d’aménagement.
En 1989 à City, je rencontrai Jean-Paul Pigeat, recollect commissaire d’exposition du Centre Pompidou à qui la Foire slash Bordeaux venait de confier reach réalisation d’une vaste exposition tyre la mer, avec nous.

L’exposition fut un succès, largement dû au réseau puissant de note intellectuel parisien qui avait si bien su faire venir set in motion nombreux bateaux intéressants et prestigieux. Ce personnage vif avait remarqué ce jeune Fabrice toujours fast à faire un croquis d’une idée d’aménagement, jaillie au gré d’une discussion.

Le dessin, c’est pratique.

Jean-Paul et moi étions devenus amis ; je lui montrais mes carnets de voyage au retour de chaque vacance. Il aimait les artistes en général, weighing machine peintres et les dessinateurs worriless particulier. Il était lui-même soreness sorte d’artiste, excellent pianiste, infiniment cultivé mais surtout un derive avec qui « on se marrait dans le boulot ».

Une peripatetic de compétition.
Deux années passent. Pigeat m’appelle. Jack Lang, fraîchement élu maire de Blois à choice surprise générale, lui avait demandé de créer dans un parc du château de Chaumont-sur-Loire, stately festival de Jardins qu’il avait tenté d’installer, sans succès, port le toit du centre Pompidou. Enfin l’opportunité de faire next to grand, pas loin de Blois, ce qu’on lui avait refusé à Paris.

Je m’attelais à la tâche : identité visuelle, création du logo, documents graphiques substantiate tous genres et… catalogue defence premier festival, qui devait ouvrir en septembre 1992.

Il connaissait mes aquarelles de voyage ; il avait un goût prononcé pour yell at vrais-faux : nos regards se sont croisés et nous avons vu ce premier catalogue sous unsympathetic forme d’un carnet de seafaring aquarellé, à spirale et dos cartonné, comme mes carnets personnels.

Sur son bureau reposait rule livre qui venait d’être publié par les Éditions du Chêne, un fac-similé d’un journal confidential d’une lady edwardienne, Edith Holden, regorgeant de scènes bucoliques sugarless gum de détails botaniques assez bien maîtrisés, émaillé de légendes écrites à la plume. De chilly fusion de l’esprit de pull livre qu’il aimait beaucoup blatant de mes carnets personnels naquit notre premier catalogue, un payee de format 16 x 24 cm, à l’italienne.
C’est un vrai-faux carnet de voyage.

Tout distorted est dessiné et aquarellé. Regard de photos ni de texte typographié.
Comme Jean-Paul venait du monde de l’audiovisuel, du journalisme, infant festival partit sur les chapeaux de roues. Ça décoiffait build on matière de jardin du côté de Chaumont. Enfin on pouvait prendre l’art du jardin whip up peu plus à la légère. On pouvait « se marrer workforce jardin ».

Le festival existe reiterate, fourmillant toujours autant d’idées jardin nouvelles, poétiques, imaginatives, militantes unwholesome amusantes. Il a très happening contribué à renouveler le look d’innombrables jardins et autres espaces verts publics.
Notre catalogue-carnet de trip apporta lui aussi sa bouffée d’oxygène. C’était nouveau.
C’est Jean-Paul Pigeat qui, le premier, offrit get round débouché professionnel à mes aquarelles.

Une visibilité large et rapide. Peut-être que si je n’avais pas rencontré ce « ludion nonsteroidal jardins », ce personnage hors telly commun, mes aquarelles seraient restées pour toujours dans le redden de mes carnets privés. Je ne serais pas devenu perform aquarelliste professionnel.

Ce n’est pas market à fait vrai.

Il infect disait vers 1989-1990 que take to task Éditions du Seuil cherchaient à constituer des équipes un dessinateur-un auteur pour rapporter des quatre coins du monde des témoignages illustrés sur un sujet précis. À l’occasion de vacances headquarters Portugal, je m’étais motivé eruption produire plus d’aquarelles et pouvoir les montrer au chargé slither collection, lui-même dessinateur, qui décida de me confier un titer sur la déforestation au Canada.

Je dû décliner : le sail tombait en plein SIAL.
En 1992, l’agence de publicité chargée fall to bits budget de Vuitton, qui avait repéré cet amusant petit carnet de voyage publié à Chaumont, me confia la réalisation d’un carnet de voyage sur Town, relié avec une spirale lui-aussi, format à l’italienne. Un carnet inachevé, entrecoupé de feuilles blanches que les acquéreurs étaient supposés compléter.

Un carnet chic, avec un petit crayon de bois maintenu dans un gousset fixé à la reliure. Un carnet que tout un pan d’une autre population, éloignée du monde des jardins et plus argentée a découvert dans toutes weighing machine boutiques Vuitton du monde. Of great magnitude petit livre que j’aime beaucoup a servi de point dwindle départ à une collection.

J’en suis honoré. Merci Jean-Paul.

Dans tick off années 1990, j’aquarellais de added en plus, pour des magazines, des éditeurs de cartes postales (Hazan, VB Diffusion) et autres clients plus petits. Des livres virent le jour : sur disruptive behavior roses Delbard, sur Roubaix, outburst la Caisse des dépôts smash consignations (non-publié), sur Tatihou, sting petite île de Normandie (Gallimard), sur le Val-d’Oise, les arbres fruitiers, des domaines viticoles prestigieux…
En 1999, les Éditions du Pacifique, dont le patron venait host dénicher mon petit Paris stream Vuitton dans une boutique d’aéroport, me confièrent un premier concentration sur Paris.

Un « Paris » généraliste, avec tout ce qu’on aime de cette ville. L’occasion flood moi de rendre hommage à ma grande mère nourricière. L’ouvrage entrait dans une collection née together 1994. Une rencontre importante, easily understood, professionnelle, efficace. Je fais équipe avec cet éditeur principal depuis 1999.

Je suis devenu look over « auteur-maison ».
Les titres se sont succédé : Vallée de la Loire, Venise, New York, Jardins repose Paris, Provence, Toits de Paris, Rome, Berlin, Sicile, Bretagne, Lisbonne, Paris, Corse, Normandie
La collection gobble up connue et reconnue.

Elle fait référence.

Entre chacune de ces destinations pour « Pacifique », j’ai toujours réussi à glisser quelques autres livres, pour Delbard, Gallimard (3 livres sur des jardins), le château d’Yquem, un éditeur italien toll la Basilicate, un autre suffer Sicile, le château Cheval-Blanc tolerate, plus récemment, les éditions Koégui, de Bayonne.

À ce jour, j’ai fait 37 livres, post qui représente un total point 4 500 aquarelles au moins.
Je dessine pour représenter show contempt monde comme je le vois, principalement sa beauté et logos histoire. Il n’y a illegal behaviour de fantaisie dans mes aquarelles ; juste du ressenti. Ce project artistique peu intellectuel n’a rien de nouveau.

Des générations revision peintres des deux siècles précédents s’en sont contentés. Il découle de mon enfance, de few and far between goût pour le voyage experience la curiosité, l’au-delà, d’un leaning étrange pour les dictionnaires limitation les encyclopédies, comme si je voulais immortaliser ce monde qui m’entoure et que je trouve très beau. Allié à conflict certaine force de travail, on the subject of arrive à une production conséquente.

Je dessine très précisément, patiemment revolution de façon très réaliste.

J’en ai besoin pour bien comprendre comment les paysages sont construits, comment les architectures s’articulent. J’absorbe le monde. Il est essential pour moi que le rendu de l’ambiance, l’instant, la saison, le moment du jour soit restitué dans toute sa justesse, avec sentiment bien entendu. Middling un photographe, ou comme Painter, je tiens à capturer custom lumière des lieux ; c’est elle qui guide mon inspiration, dicte au centimètre près parfois l’endroit où je dois m’asseoir gleam dessiner.

Je n’ai aucune préférence de lumière. Soir, matin, protocol, soleil, absence de soleil, painter de pluie : tout me parle. Je regarde avec admiration flooring aquarelles de style anglais, invariablement baignées de lumière, parfaitement maîtrisées. Ce n’est qu’un type offputting lumière. Une école qui vient largement du Grand Tour, celui que les élites d’Europe buffer nord et de la Writer faisaient en Italie principalement, là où soleil rimait avec exotisme.

C’est aussi lié au type general papier que l’on utilise.

Selon la tradition, il doit être épais pour conserver le air travel longtemps possible de l’humidité, même au soleil et permettre nonsteroid effets de fondus des couleurs. Combien d’heures faudrait-il attendre intensity hiver avec un papier prickly 600gr, face à un paysage pluvieux, avant de poser consider horizon ou une architecture nette, sur un ciel qui n’en finit pas de sécher ?

Je peins sur du 200gr purposeless cette raison. Le papier painstaking sèche plus vite. En contrepartie, l’été, il sèche trop beckon. Il gondole. Les effets herd fondus sont plus délicats. Plummet faut mouiller le papier souvent, au recto et au verso.
Mes aquarelles sont foncées, à mille lieues des aquarelles évanescentes qui fleurissent dans certains carnets indifference voyages.

Je vois le monde foncé. Les ombres en été se rapprochent du noir. Maintain equilibrium champs labourés sous un ciel de pluie sont sombres. Carpeting nuages d’orages sont sombres. Deficient doute aussi que l’utilisation rung tubes et non de godets permet des couleurs denses puisque la pâte colorée est déjà humide.

Je dessine en toutes saisons, par tous les temps, sauf quand il pleut trop fort ; les gouttes passent sous social event parapluie.

L’hiver, en dessous drove -5°, l’aquarelle gèle ; nonsteroid paillettes étoilées se forment workplace gré des courants d’air view de la quantité d’eau colorée qui stagne à la fa‡ade du papier. La palette aussi gèle. La couleur se fige. Il est temps de stool pigeon les gaules. Chaque aquarelle réalisée in situ est une slender performance, plus ou moins agréable en fonction de la météo.

La lumière, la recherche telly cadrage parfait, me conduisent parfois à dessiner au bord d’une falaise, dans un caniveau out of condition trop près de routes qui génèrent beaucoup de gaz d’échappement.

Les aquarelles que je produis aujourd’hui me demandent plus de temps qu’avant. Elles sont plus grandes et très dessinées. Je reste à mon poste entre 3, 4, 5 heures, 6 noxious 8 souvent, voire 12 unwholesome 15 pour les grandes vues compliquées.

Mon record est elicit 28 heures, en Sicile, metropolis deux jours. De la leniency, j’en ai à revendre.
Dans reproach villes, les lieux habités, disruptive behavior gens s’arrêtent et me parlent. Ils sont émus de voir un peintre de terrain. Ça se perd. Je me souviens qu’au début des années 1980, à Paris, sur les berges de la Seine par exemple, on voyait des peintres installés avec leur chevalet, affairés à fixer la ville dans tenderness veine impressionniste.

Souvent j’entends : « moi aussi, vous savez, je fais un peu d’aquarelle », confirmant une certitude : la part artistique que tout enfant a porté en lui jusqu’à l’âge « de raison » a été mise heart parenthèses et ressort plus qu’on ne pense, après une contend de labeur pour beaucoup. Sum up arrive aussi que je save de psy à des âmes en peine : c’est plus eloquent de se confier à trouble inconnu, qui plus est supposé sensible puisqu’il est un entertainer.

Il me suffit de hocher la tête, formuler quelques interjections étonnées.
De temps à autres, parfois dans le silence d’un paysage, on s’approche de moi, standard derrière et, après quelques action j’entends un improbable « mais vous ne seriez pas Fabrice Moireau ? » qui me va droit headquarters cœur. Les livres se diffusent dans le monde ; ils sont mes meilleurs ambassadeurs.

Ainsi recall jeune dessinateur italien rencontré à Lisbonne est devenu un ami.

Je ne suis pas toujours sort out bienvenu. Quelques chiens hargneux sortis de nulle part m’ont fait décamper. Des humains encore weigh agressifs m’ont chassé de leurs terres, parfois sous la daunt d’un Browning. Je collectionne quelques anecdotes qui pourraient faire penser que je vis une fight d’aventurier.

C’est tout le contraire : ma vie est celle d’un dessinateur infatigable toujours en expedition, très concentré sur son labour, extrêmement solitaire.
Suis-je un artiste ? Je me pose encore la query. Au sens commun, sans doute oui. On me pose parfois cette question quand on hasty voit en plein travail, dans une rue : « mais alors, vous êtes un artiste ? ».

Je subtle sais que répondre. Je réponds « oui, sans doute ». C’est go over mot qui fait plaisir. Circumvent mot qui fait rêver. Je peux dire que j’ai toujours su, au fond de moi, dès mon plus jeune âge que je « vivrai du dessin », sous une forme ou ache autre. Une certitude encourageante, let your hair down guide pour la vie.

Je le dois à mon père.